Personnes ressources
Sophie Swaton, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne
Philosophe et économiste, Sophie Swaton est enseignante-chercheure à l’UNIL où elle coordonne le master en fondements et pratiques de la durabilité. Directrice de la collection Nouvelles Terres aux Presses Universitaires Françaises, auteure de « Pour un revenu de transition écologique », publié en 2018, elle expérimente ce dispositif au sein de la fondation d’utilité publique Zoein qu’elle a créée en 2017.
Son message porte le revenu de transition écologique (RTE). Dans une société menacée d’effondrements économiques, politiques et sociaux, le RTE est un outil à disposition des politiques publiques pour créer de véritables projets de territoires à la fois résilient et révélateurs d’innovations sociétales. Fondé sur l’hypothèse de la nécessaire alliance du social et de l’écologie et faisant le pari que le travail reste une opportunité à saisir, le RTE est un outil de sensibilisation autant qu’un levier pour développer l’employabilité des personnes engagées dans la transition écologique et solidaire.
Dominique Biedermann, ex-directeur d’Ethos
Dominique Biedermann a obtenu le titre de Docteur ès sciences économiques de l’Université de Genève et de Docteur honoris causa de l’Université de Fribourg. Il est co-fondateur de la Fondation Ethos en 1997, une institution dédiée à l’investissement socialement responsable, comprenant actuellement plus de 200 fonds de pensions suisses. Il a été successivement directeur d’Ethos puis président de son Conseil de fondation jusqu’en juin 2018.
Son message est centré sur la promotion d’un capitalisme fiduciaire responsable. Il s’agit d’un capitalisme où les investisseurs institutionnels, en particulier les fonds de pension, jouent un rôle important. En effet, ces investisseurs ont une responsabilité fiduciaire vis-à-vis de nombreux bénéficiaires.
Dans cette optique, les investisseurs institutionnels doivent gérer les fonds qui leurs sont confiés avec un horizon temps à très long terme et ceci dans l’intérêt de toutes les parties prenantes des entreprises dans lesquelles ils sont investis. Ils sont ainsi conduits à intervenir auprès des instances dirigeantes des sociétés pour promouvoir non seulement un rendement financier, mais également une performance sociale et environnementale ainsi qu’une bonne gouvernance. Une telle vision a un réel potentiel d’influence sur le monde économique.
Sa présentation Powerpoint à l’atelier (pdf, 135ko)
Yvan Maillard Ardenti, président des Artisans de la transition et chargé de programme chez Pain pour le Prochain
Yvan Maillard Ardenti est diplômé de l’EPFZ en sciences de l’environnement. Yvan est chargé du dossier « Justice climatique » chez Pain pour le Prochain. Auparavant, il a travaillé comme analyste social et environnemental chez Centre Info SA, une entreprise de conseil en investissement durable. Yvan est également président des Artisans de la Transition, association qui milite pour une transition énergétique et écologique, et chargé de cours en management durable dans des Hautes Ecoles de Gestion (à Neuchâtel et Genève).
Son message appelle les institutions financières à abandonner leurs investissements dans le secteur des énergies fossiles. Ces investissements n’ont en effet plus aucuen sens, du point de vue de la durabilité, bien sûr, puisqu’ils contribuent au réchauffement planétaire, mais également du point de vue financier, puisqu’en raison des divers accords internationaux sur le climat les investissements en question ne pourront pas être rentabilisés.
Sa présentation Powerpoint à l’atelier: (pdf, 2 Mo)
Roby Tschopp, ingénieur et économiste, conseiller communal à Val-de-Ruz et candidat au Conseil national
Roby Tschopp est titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’EPFL, d’un MBA de l’UNIL et d’un CAS de l’IDHEAP. Il a présidé pendant 12 ans la caisse de pensions éthique et écologique Nest et dirigé de 2005 à 2017 Actares, actionnariat pour une économie durable. Il siège au comité de l’ARPIP, association des représentants du personnel dans les institutions de prévoyance.
Il modèrera l’atelier « Finance ».
La Suisse dépense entre 5 et 10 milliards par an pour l’importation d’énergie fossile (pétrole gaz charbon). Ils pourraient être investis dans des nouvelles installations de production d’énergie renouvelable (solaires, etc.), avec pour effet collatéral probable d’améliorer la balance des paiements entre autre. Peut-on imaginer des mécanismes financiers qui permettraient / faciliteraient cette réorientation de dépenses? Le « plan Marshall » de Christian Levrat constitue-t-il une approche possible?
Bonjour,
Je pense qu’il ne fait absolument plus de doutes sur la nécessité de ne plus investir dans les énergies fossiles. Mais nous ne réglons pas le problème à sa base : qui crée l’argent ? La création monétaire n’est pas au service du bien commun. Ce sont les banques privées commerciales qui créent 90% de l’argent en circulation par le crédit. Et comme, elles exigent des intérêts, la croissance est inévitable. Il s’agit pour moi de l’une des causes structurelles les plus importantes de la crise écologique.
Bonjour,
J’aurais, à l’avance, un certain nombre de questions que je laisse ouvertes pour l’atelier de demain:
1. A l’attention de Mme S. Swaton::
– La réduction massive de la consommation des énergies fossiles (dont nos économies dépendent à 95%) ainsi que l’automatisation massive des activités conduira très probablement à un effondrement économique majeur (ie: 100 mio d’emplois dans l’aviation, puis dans les transports routiers, pharma, grande distribution etc..), et sans même mentionner les coûts liés aux changement climatiques. Quelles seraient les pistes pour financer le RTE dans une économie mondiale en crise?
2. A l’attention de M. D. Biedermann
– Comment peut-on s’assurer d’un ‘capitalisme fiduciaire responsable’ si, précisément pour des raisons de rendement, les fonds institutionnels se voient (entre autre) gérés par ces mêmes instituts financiers (BlackRock, Vanquard, Morgan Stanley, Blackstone etc..) dont les produits et leur contenu sont non seulement risqués, opaques et sans garanties en terme de responsabilité ?
– Qu’est-il entendu par ‘performance sociale et environnementale’ ? Un produit peut-il être partiellement performant ? Dans ce cas comment mesure-t-on financièrement (et qualitativement) cette différence?
– Une gouvernance est certes nécessaire mais est-elle suffisante si les moyens de contrôle font défaut ?
3. A l’attention de M. Y. Maillard:
– Je ne suis pas certain que l’appel à l’abandon des énergies fossiles soit entendu par les institutions financières (en particulier par les ‘too big to fail’), pour la bonne raison que d’une part ces énergies font tourner à plein régime nos économies qui elles-mêmes dépendent massivement de ces énergies. Sans pétrole, il n’y a plus de transports, plus d’aviation, plus de routes donc plus de logistique. Le pétrole est également partie intégrante d’un très grand nombre de produits de consommation courante, de construction etc… Les énergies fossiles font massivement partie de leur portefeuilles d’investissement (énergies, pharma, agrotech, polymères etc..). Sans pétrole les chaînes logistiques mondiales tombent, et entraînent une crise mondiale dont on ne perçoit pas encore l’ampleur, car pour l’instant il n’y a pas vraiment de plan B. (les nations ne sont pas autosuffisantes, les produits fabriqués dans de multiples régions du monde, dans une chaîne logistique qui dépend entièrement des énergies fossiles. Sans pétrole dans 10, 20, 30, plus rien ne tourne., dans nos systèmes où la vitesse et l’immédiateté sont devenues prioritaires. Ne faudrait-il pas en priorité s’assurer d’un plan B (autosuffisance alimentaire, énergétique, refonte de la mobilité etc..) qui lui-même va demander des financements massifs, une planification extrêmement complexe et un temps long?
Merci par avance, au plaisir de vous entendre.
–